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Chez les ruminants

Les grains sont des aliments concentrés en énergie qui vont être utilisés en complément des fourrages chaque fois qu'il est nécessaire de nourrir les animaux nécessitant une ration dense en énergie. Les grains vont donc être utilisés pour les ruminants à hautes performances, en particulier les animaux en lactation et les animaux en croissance rapide.
 

- chez les animaux en lactation (vaches, chèvres, brebis), les grains constituent :
 
- le concentré d'équilibre lorsque la ration de base (fourrage) est déficitaire en énergie et excédentaire en azote.
- la majeure partie du concentré de production. Un concentré de production fermier "classique"  pour une vache laitière est constitué de :
* 84 % d'orge
* 14 % de tourteau de soja (aliment concentré protéique)
* 1,7 % de carbonate de calcium
Ce concentré est distribué au rythme de 1 kg de concentré pour 2,3 kg de lait produit  au dessus du lait permis par la ration de base.
- chez les animaux en engraissement, les grains les plus utilisés sont :
- le maïs
- l'orge
- le blé
la quantité de grains utilisés dépend des performances des animaux et de la valeur alimentaire des fourrages. Lors de l'utilisation de fourrage particulièrement pauvre (paille), les grains constituent l'essentiel de la ration (80-90%), le fourrage ne représentant qu'une source de lest.

Les enveloppes du grains constituent un obstacle pour les enzymes digestives. C'est pourquoi il faut faire subir aux grains un traitement qui brise ces enveloppes afin d'augmenter la digestibilité des ces aliments.

Les méthodes traditionnelles de traitement sont : - le broyage - le concassage - l'aplatissage auxquels s'ajoutent des techniques plus élaborées: - flaconnage - extrusion...

Bouse de vache présentant des grains d'orge non digérés car ils ont été distribués entiers

L'utilisation de grains entiers diminue la digestibilité des grains en particulier chez les bovins. En effet, des grains entiers non mastiqués peuvent franchir l'orifice de sortie du rumen (du fait de son diamètre plus élevé chez les grands ruminants) et se retrouver dans les fèces sans avoir été digérés. En revanche, chez les ovins, la consommation de grains entiers diminue à peine leur digestibilité. Il est donc possible d'utiliser cette présentation dès que les agneaux dépassent 10 kg de poids vif.

Dans le rumen, l'amidon est rapidement fermenté en acides gras volatils (AGV). La consommation d'une grande quantité de grains riches en amidon va entraîner la production rapide d'une grande quantité d'AGV. Cette importante quantité d'acide va déborder les systèmes d'absorption par la paroi du rumen et les systèmes tampons pendant un temps plus ou moins long en fonction de la quantité de grains consommés. Cela entraîne une chute post-prandial du pH responsable d'un dysfonctionnement du rumen : l'acidose ruminale. En fonction de l'importance de cette acidose, ce dysfonctionnement va se traduire par des symptômes plus ou moins graves qui comprennent entre autres : - une diminution de la digestibilité de la ration. - des bouses molles. - une chute du taux butyreux du lait. - boiteries. - une acidose ruminale aiguë voire mortelle.

- ne pas distribuer de grandes quantités de grains aux ruminants ou lorsque les besoins énergétiques de l'animal nécessitent l'utilisation de grandes quantités de grains :

- adapter progressivement les animaux. Les quantités de grains introduits dans la ration doivent être régulièrement augmentées sur une période de 2 à 3 semaines. Les transitions alimentaires sont particulièrement importantes :

* chez les taurillons à l'engrais dont la ration est quasi exclusivement constituée de grains.
* lors de la préparation dite "au vêlage" chez les vaches laitières c'est-à-dire durant les 2 à 3 semaines précédent le début de la lactation.
- fractionner et étaler dans la journée les distributions. Par exemple, chez une vache laitière lorsque la quantité quotidienne de grains distribués dépasse 8 kg, la distribution en 2 repas n'est pas suffisante pour empêcher l'apparition d'acidose ruminale. Dans ce cas, le recours à un DAC (Distributeur Automatique de Concentrés) facilite la tache de l'éleveur pour fractionner l'apport de concentrés en de nombreux repas.

- mélanger les grains avec les fourrages (ration complète mélangée), de cette façon l'ingestion des concentrés est aussi lente et étaler sur la journée que l'ingestion des fourrages et ne provoque pas de chute brutale du pH ruminal (en théorie, car les vaches trient tout de même les particules les plus fines riches en concentrés au début de leur repas).

- maintenir la plus grande fibrosité possible à la ration, cela concerne surtout les fourrages. En ce qui concerne les grains, le mode de traitement intervient. L'aplatissage est préférable au broyage en farine entière car il respecte mieux la structure fibreuse des enveloppes (orge, avoine).

- utiliser simultanément des substances tampons (bicarbonate de sodium et magnésie) à raison de:

*  1,5% de la matière sèche de la ration pour le bicarbonate de sodium seul
ou
* 1% de bicarbonate de sodium + 0,8% de magnésie de la matière sèche de la ration pour l'association du bicarbonate de sodium à la magnésie.

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