Les métaux (minéraux) les plus fréquents en toxicologie vétérinaire sont recherchés au laboratoire
Tous les métaux sont dosés par spectrophotométrie d’absorption atomique, en flamme (Cu, Zn, Fe), en four (Cd, Cu, Fe, Pb, Se, Zn) ou par la méthode des hydrures (As, Hg).
A l’exception de l’arsenic, le laboratoire procède désormais à un dosage sur la matière fraîche (MF).
Les échantillons à prélever sont le plasma (Cu, Fe, Se), le sang total non coagulé (Pb, Cd), le foie et/ou le rein (tous)
Les analyses portent sur :
- L’Arsenic (As)
Autrefois employé comme insecticide (dernier usage en viticulture), ce minéral est extrêmement toxique par ingestion unique ou en exposition répétée. Les intoxications concernent toutes les espèces, mais c’est surtout, aujourd’hui, un contaminant de l’environnement, des nappes phréatiques et des espèces sauvages.
Dosages sanguin, urinaire, hépatique.
- Le Cadmium (Cd)
Métal employé dans la fabrication d’aciers spéciaux et dans les activités de décolletage, le cadmium est également un contaminant classique des engrais phosphatés. Ce composé est très toxique par ingestion répétée avec une forte accumulation rénale provoquant une néphrite chronique.
Dosage sanguin, hépatique, rénal, urinaire.
- Le Cuivre (Cu)
Les usages du cuivre sont multiples : métal dans les câbles électriques, les tuyaux, mais aussi sous forme de sels minéraux ou organiques comme fongicide (« Bouillie bordelaise »), comme antiseptique. C’est un oligo-élément indispensable aux mammifères d’où sa présence dans des compléments minéraux et vitaminés pour les animaux de production. Les moutons sont particulièrement sensibles à l’accumulation répétée de ce composé, n’ayant pas la possibilité de l’éliminer. Lorsque les capacités de stockage hépatique sont dépassées, un stress oxydant se déclenche et provoque un relargage massif de Cu accompagné d’une hémolyse massive et d’un ictère. L’hémolyse augmente considérablement la cuprémie, aussi ce test n’est réellement pertinent que sur les animaux potentiellement exposés et ne présentant encore aucun signe d’hémolyse.
Dosage plasmatique, hépatique, (rénal, urinaire).
- Le Fer (Fe)
L’intoxication clinique au fer est rare en médecine vétérinaire et survient principalement lors de l’ingestion accidentelle massive de suppléments alimentaires ou lors de surdosage thérapeutique, notamment chez le porc. Quelques cas d’intoxication surviennent également après ingestion de produits anti-mousse (sulfate de fer). La mesure du Fer plasmatique est un indice simple et précis de l’excès de fer dans l’organisme. Elle peut être couplée à la détermination de la capacité totale de fixation du fer (non pratiquée au laboratoire). Le prélèvement doit être fait dans les heures qui suivent l’exposition (4-8h au mieux). Le plasma séparé doit être analysé le plus rapidement possible. L’hémolyse altère la qualité des résultats. À l’autopsie, un examen histopathologique complémentaire est recommandé.
Dosage plasmatique, hépatique
La teneur en Fe plasmatique normale est d’environ 1 mg/L
- Le Mercure (Hg)
Les usages industriels du mercure ont beaucoup diminué. On en trouve dans certaines piles encore, dans des produits industriels divers. Il n’y a plus de produits phytosanitaires à base de mercure. La toxicité du mercure est surtout manifeste lors d’accumulation par les chaînes trophiques (cas des poissons prédateurs comme les thons et les requins). L’accumulation provoque des troubles neurologiques, des troubles de la reproduction et du développement embryonnaire. C’est un contaminant environnemental très problématique.
Dosage sanguin, hépatique, rénal.
- Le Plomb (Pb)
Le plomb reste encore très employé comme accumulateur dans des batteries, dans des tuyauteries (en voie de remplacement)...après avoir été employé dans les peintures (blanche) et minium. On le trouve encore comme lest (rideaux) ou pour munitions et plombs de pêche. La dispersion environnementale des ces dernières formes pose de gros problème d’intoxication de la faune sauvage. Selon la quantité ingérée, l’intoxication est aiguë ou chronique. Les manifestations cliniques sont essentiellement nerveuses (troubles du comportement, convulsions) et digestives (alternance constipation / diarrhée).
Dosage sanguin (sang total non coagulé), hépatique, (rénal). Les teneurs dans le lait sont généralement du 1/10 de celles du sang, mais cela peut fluctuer fortement selon les conditions d’exposition.
- Le Sélénium (Se)
L’intoxication au Sélénium est rare en France où les fourrages sont plutôt carencés. Toutefois, l’apport de compléments minéraux ou de suppléments en excès peut provoquer cette intoxication. Lorsqu’elle survient, les teneurs sanguines ou plasmatiques sont considérablement accrues. La toxicité (1 à 5 mg/kg de poids vif) est le plus souvent chronique. Signes (intoxication aiguë) : anorexie, dépression, ataxie, dyspnée. En intoxication chronique, parésie et paralysie progressive, boiteries avec fragilisation des sabots (fractures, altération de la corne). L’hémolyse partielle altère le résultats : il faut un échantillon de plasma non hémolysé ou du sang total.
Dosage sanguin, plasmatique, hépatique.
- Le Zinc (Zn)
Oligo-élément indispensable, le zinc en excès présent dans des compléments alimentaires, ou ingéré par accident (pommades, aciers galvanisés, pièces de monnaies US, peintures, antiseptique, shampoings anti-séborrhéique...) provoque une intoxication avec des troubles digestifs (diarrhée), anorexie, vomissement, ictère hémolytique. En exposition chronique, on observe plutôt des boiteries, de la perte de poids, un pelage piqué et des arthrites avec déformation des cartilages. L’hémolyse altère partiellement ce test en augmentant artificiellement les valeurs.
Dosages plasmatique, hépatique. Prévoir des tubes adaptés (sans bouchon caoutchouc qui contient du zinc).