Buis toujours vert (Buxus sempervirens L.)
BUXACEES
Photos Buis
Noms vernaculaires [16, 24] :
Buis arborescent, buis béni, bois béni, bois d’Artois, guézette, ozanne.
Nom anglais : box, boxwood, box tree.
Description botanique [16,24,30,36] :
Le buis est un arbuste monoïque de 1 à 8 mètres de hauteur.
Les feuilles sont opposées, petites (2 cm de long), sempervirentes, entières, ovales et
coriaces. Elles sont vert foncé sur leur face supérieure et jaune verdâtre sur leur face inférieure.
Elles possèdent une nervure médiane unique et saillante.
Les fleurs, unisexuées, sont petites et verdâtres. Elles sont disposées en
glomérule à l’aisselle des feuilles. Plusieurs fleurs mâles forment la base des
glomérules et la fleur terminale est une fleur femelle.
Les fruits sont des capsules vert bleuâtre s’ouvrant par trois valves et qui contiennent
six graines noires brillantes.
Biotope [11, 16, 24, 30, 36] :
Le buis se rencontre fréquemment dans une partie du Nord-Est, du Sud, de l’Est, du
Centre-Ouest, de la Corse, de la Normandie et des Pyrénées mais il est rare ou absent ailleurs.
Il affectionne les terrains calcaires basiques. On le trouve encore à l’état naturel sur les coteaux calcaires secs et
ensoleillés qui vont du Jura à la Provence. Cet arbuste résiste très bien aux tailles, même les plus sévères, et
est souvent planté en haie.
Période de floraison [16, 30, 36] :
Le buis fleurit de mars à avril.
Biologie [11, 24, 30, 36] :
La croissance du buis est très lente. Son bois est très dur, dense, à grain fin et
de couleur jaune. Le buis a donné naissance à de nombreux cultivars utilisés pour
l’ornement.
Parties toxiques de la plante [11, 16, 24, 27] :
Toute la plante est toxique, en particulier les feuilles et l’écorce. La
toxicité est conservée après dessiccation.
Principes toxiques [11, 16, 24, 27] :
Toute la plante contient des alcaloïdes :
- Cyclobuxine
- Buxamine ou buxinamine
- Buxine
- Parabuxine
- Buxinidine
- Parabuxinidine.
Elle contient également des tanins.
Dose toxique [24, 33] :
Elle est de 0,3 à 1 kg de feuilles par bovin adulte.
Circonstances d’intoxication [11, 24, 27, 33] :
Les appels concernant le buis représentent 1,1% des appels de toxicologie végétale au
CNITV pour les ruminants (0,8% des appels pour les bovins, 1,7% pour les ovins et 1,7% pour
les caprins).
Graph.10. Répartition des appels concernant le buis par espèce (données du CNITV : 41 appels)
Cette intoxication est très rare mais souvent sévère et concerne le plus fréquemment
les bovins. Sur les 41 appels au CNITV concernant le buis chez les ruminants, 51%impliquent les bovins,
27% les ovins et 22% les caprins.
Le buis n’est qu’exceptionnellement consommé par les ruminants car il possède une
saveur très amère. Les animaux s’intoxiquent par consommation de déchets de taille ou plus rarement
de rameaux sur pied en période de disette.
Graph.11. Répartition annuelle des appels concernant le buis (données du CNITV : 41 appels)
Les appels au CNITV concernant le buis sont globalement répartis sur toute l’année, ils
sont plus fréquents en mars-avril au moment où l’entretien des haies recommence et où
l’herbe peut encore être peu abondante, ce qui peut favoriser la consommation du buis.
Signes cliniques [11, 16, 24, 27, 33] :
On constate principalement des signes digestifs et nerveux :
- Signes généraux : prostration, déshydratation marquée, décubitus
- Signes digestifs : diarrhée sévère, liquide, grisâtre, parfois hémorragique, coliques, ténesme,
troubles de la déglutition due à une paralysie oro-pharyngée
- Signes nerveux : vertiges, ataxie, convulsions, parésie du train postérieur,
paralysie flasque, coma
- Signes respiratoires : gêne respiratoire intense
Graph.12. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le buis (n=41)
Les signes cliniques les plus fréquemment rapportés lors des appels au CNITV
concernant le buis sont des signes digestifs (hypersalivation dans 14,6% des cas et diarrhée
dans 12,2% des cas) et nerveux (ataxie dans 17,1% des cas). On rapporte également de la
prostration dans 14,6% des cas.
Evolution [24, 27] :
La rémission peut prendre plusieurs jours mais parfois la mort survient par paralysie
respiratoire. Des cas de mort subite sont rapportés dans 26,8% des appels au CNITV.
Lésions [24, 27] :
On peut noter :
- Une gastro-entérite aiguë
- Une congestion généralisée (parfois particulièrement marquée au niveau
pulmonaire).
Diagnostic différentiel :
Il prendra en compte les affections et les intoxications responsables de troubles
digestifs et nerveux.
Diagnostic expérimental [27] :
On procède à l’examen macroscopique et microscopique du contenu ruminal.
Traitement [11, 24, 27, 33] :
Il est uniquement symptomatique :
- Charbon végétal activé (100 g par jour chez les bovins)
- Purgatifs salins : sulfate de soude
- Pansements digestifs
- Antispasmodiques
- Atropine sulfate (100 mg par jour chez les bovins)
- Réhydratation par perfusion
- Xylazine ou barbituriques pour lutter contre les troubles nerveux
- Analeptique respiratoire : doxapram
- Tanins
- Corticothérapie.
Pronostic [24] :
Le pronostic est réservé selon la quantité ingérée. La guérison est possible si le
traitement est précoce et agressif.
D’après les données du CNITV, le taux de morbidité est de 47% chez les bovins (pour
143 bovins exposés), 5% chez les ovins (pour 208 ovins exposés) et 63% chez les caprins
(pour 19 caprins exposés). Le taux de mortalité atteint 29% chez les bovins, 4% chez les ovins
et 32% chez les caprins. Le taux de létalité atteint, quant à lui, 63% chez les bovins, 82%
chez les ovins et 50% chez les caprins.
Version : 2009