Coquelicot (Papaver rhoeas L.)
PAPAVERACEES
Photos Coquelicot
Noms vernaculaires [8, 24, 27, 33]:
Pavot des moissons, pavot sauvage, pavot coquelicot, pavot-coq,
coquelourde, ponceau, malbon.
Nom anglais : red poppy.
Description botanique [8, 24, 27, 32, 36] :
Le coquelicot est une plante herbacée velue, annuelle ou bisannuelle, atteignant
20 à 80 cm de hauteur. Elle renferme un latex laiteux, blanchâtre et
d’odeur vireuse.
La tige est droite et très mince. Elle est couverte de soies étalées.
Les feuilles sont disposées en rosette à la base puis sont alternes sur la tige.
Elles sont globalement de forme lancéolée mais sont découpées en segments
étroits et dentés.
Les fleurs, solitaires, possèdent quatre pétales rouges tachés de noir à leur base
et mesurant 6 à 8 cm de long.
Le fruit est une capsule globuleuse à ovoïde, glabre, dont le disque supérieur
s’orne de cinq à dix-huit rayons. Il contient de nombreuses petites graines
minuscules et noirâtres.
Biotope [24,32,36] :
Le coquelicot était une plante très commune en France mais il est devenu rare
dans certaines régions car on a cherché à l’éliminer des champs de céréales [32,36]. Il
affectionne les sols calcaires et argileux et peuple le bord des chemins ou des cultures,
les jachères et les décombres .
Période de floraison [24,32,36] :
Cette plante fleurit d’avril à septembre.
Biologie [11, 16] :
Toutes les plantes de la famille des Papavéracées possèdent des laticifères
articulés élaborant un latex.
Parties toxiques de la plante [11, 24, 27] :
Les Papavéracées (autres que le pavot somnifère qui permet la production de la
morphine et de ses dérivés) sont réputées comme étant non toxiques. En réalité,
leur toxicité est très faible mais toute la plante peut présenter un risque pendant et
après la floraison et même après dessiccation. Seules les graines sont
absolument inoffensives et utilisées comme condiment.
Il faut noter que 79% des appels au CNITV concernant le coquelicot sont des
demandes de renseignements sur la toxicité de cette plante et seulement 3,4% sont
classés comme étant relatifs à une intoxication probable ce qui semble indiquer que
cette plante est effectivement très faiblement toxique.
Principes toxiques [11,16,24,27,33] :
Le coquelicot contient :
- Des alcaloïdes isoquinoléiques : rhoeadine, rhoeagénine, rhoearubine
- Des saponines.
Mode d’action [24] :
La rhoeadine a une action semblable à celle de l’opium mais beaucoup moins
prononcée.
Dose toxique [27] :
Les doses toxiques sont peu connues mais cette toxicité reste minime.
Circonstances d’intoxication [24, 27, 33] :
Les appels au CNITV concernant le coquelicot représentent 0,8% des appels de
toxicologie végétale pour les ruminants (1% des appels pour les bovins, 0,2% pour les
ovins et les caprins).
Graph.28. Répartition des appels concernant le coquelicot par espèce (données du CNITV : 29
appels)
L’intoxication concerne surtout les bovins et beaucoup moins fréquemment les
ovins et les caprins (sur les 29 appels au CNITV concernant le coquelicot chez les
ruminants, 94% impliquent les bovins et seulement 3% impliquent les ovins ou les
caprins).
Elle est très rare et survient par consommation de fourrages ou de pailles
contaminés.
Graph.29. Répartition annuelle des appels concernant le coquelicot (données du CNITV : 29
appels)
Les appels concernant le coquelicot sont principalement effectués aux mois de
mai et juin (pendant la période de floraison de la plante).
Signes cliniques [24,27,33] :
On peut constater :
- Des signes digestifs : anorexie, inrumination, météorisme, ptyalisme,
constipation opiniâtre
- Des signes nerveux : excitation intense (mouvements rapides, saccadés,
tourner en rond, beuglements), puis prostration, hébétude et coma en fin
d’évolution
- Des signes respiratoires : polypnée
- Des signes oculaires : mydriase puis amaurose.
Graph.30. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le coquelicot
(n=29)
Les signes cliniques les plus fréquemment rapportés lors des appels au CNITV
concernant le coquelicot sont des coliques, de la diarrhée et des trémulations
musculaires dans 3,4% des cas. On signale également des cas asymptomatiques (3,4%
des appels).
Evolution [24, 27] :
L’évolution est en générale favorable (cependant, dans certains cas extrêmes, on
peut constater la mort par arrêt respiratoire).
Lésions [24,27] :
Elles ne sont pas spécifiques, on peut observer :
- Une congestion généralisée plus marquée au niveau du tube digestif
- Une dégénérescence hépatique et cardiaque.
Diagnostic différentiel :
Il comprendra les affections et les intoxications responsables de signes digestifs
et nerveux.
Diagnostic expérimental [16] :
Il comprend l’examen macroscopique et microscopique du contenu ruminal.
Traitement [11, 24, 27, 33] :
Le traitement est purement symptomatique :
- Diète hydrique
- Purgatifs salins : sulfate de soude
- Analeptiques cardio-respiratoires : doxapram, caféine
- Atropine (0,05 à 0,1 mg/kg en IV ou SC) : son efficacité est discutée
- Xylazine pour lutter contre les troubles nerveux
- Antagonistes des morphiniques : naloxone, son efficacité est cependant
discutée.
Pronostic [24] :
Il est bon dans la majorité des cas car la toxicité de cette plante est
globalement faible.
D’après les données du CNITV, le taux de morbidité est de 21% chez les bovins
(pour 33 bovins exposés). Les taux de mortalité et de létalité sont par contre nuls chez
les bovins.
Propriétés pharmaceutiques [32] :
Le coquelicot possède des propriétés somnifères et analgésiques en infusion.