Troène vulgaire (Ligustrum vulgare L.)
OLEACEES
Photos de Troëne
Bibliographie : [11, 16, 24, 27, 33, 36]
Noms vernaculaires :
Bois noir, trouille, raisin de chien, frésillon ou frézillon.
Nom anglais : wild privet, european privet.
Description botanique :
Le troène est un arbrisseau de 1 à 5 mètres de hauteur. Son écorce est
beige et les jeunes rameaux sont ornés de ponctuations verruqueuses. Les rameaux sont
flexibles, grisâtres et teintés de rouge sang l’hiver.
Les feuilles sont glabres, lancéolées, entières, luisantes, opposées et faiblement
pétiolées. Elles sont vert foncé sur leur face supérieure et d’un vert plus
lumineux sur leur face inférieure. Elles restent parfois vertes et persistent sur l’arbre
une partie de l’hiver.
Les fleurs possèdent quatre pétales blancs. Elles sont disposées en
panicules terminales denses et très odorantes atteignant 8 cm de long.
Le fruit est une petite baie globuleuse noir brillant de 6 à 8 mm de diamètre.
Les panicules denses et érigés qu’ils forment persistent une partie de l’hiver sur
les rameaux. La pulpe rouge est amère et renferme quatre graines violettes réparties
dans deux loges.
Biotope :
On rencontre le troène dans toute la France sauf localement (il manque par exemple en
Corse. Il pousse de façon spontanée au niveau de la lisière des bois et dans les forêts
claires mais il est surtout utilisé en ornement pour former des haies à croissance rapide.
Il affectionne les sols humides et calcaires.
Période de floraison :
Le troène fleurit de mai à juillet.
Biologie :
Le troène se répand par marcottage naturel et rejets de souche.
Parties toxiques de la plante :
Toute la plante est toxique.
Principes toxiques :
Les alcaloïdes qui ont été isolés du troène (syringoside, ligustrine) semblent être des
artéfacts d’isolement. Il n’est pas encore prouvé qu’ils puissent être produits à partir des
glycosides absorbés en grande quantité, durant le transit digestif. Le troène contient
également des tanins et les baies contiennent des saponosides.
Dose toxique :
Elle n’est pas connue.
Circonstances d’intoxication :
Les appels concernant le troène représentent 0,7% des appels de toxicologie végétale
au CNITV pour les ruminants (0,4% des appels pour les bovins, 1,1% pour les ovins et 1,1%
pour les caprins). C’est donc une intoxication rare chez les ruminants.
Graph.120. Répartition des appels concernant le troène par espèce (données du CNITV : 24 appels)
Sur les 24 appels concernant le troène chez les ruminants, 48% impliquent les bovins,
28% impliquent les ovins et 24% les caprins.
L’intoxication survient par consommation de feuilles sur pied ou de rameaux mis à
disposition des animaux après une taille.
Graph.121. Répartition annuelle des appels concernant le troène (données du CNITV : 24 appels)
Les appels concernant le troène sont globalement répartis sur toute l’année.
Signes cliniques :
- Signes généraux : hyperthermie (40-41°C), décubitus
- Signes digestifs : inrumination, coliques
- Signes cardio-vasculaires : congestion des muqueuses, tachycardie
- Signes respiratoires : tachypnée
- Signes nerveux : ataxie et parésie des membres postérieurs
- Signes oculaires : mydriase.
Lors des appels au CNITV concernant le troène, on rapporte le plus fréquemment une
absence de symptômes, ce qui suggère que la plante est peu toxique. Des signes digestifs tels
que des coliques, de la diarrhée et de l’hypersalivation sont parfois rapportés (dans 12,5% des
cas). On rapporte également des signes nerveux (ataxie dans 12,5% des cas).
Graph.122. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le troène (n=24)
Evolution :
La mort peut survenir en 4 à 48 heures.
Lésions :
Les lésions sont peu spécifiques et peu marquées.
Diagnostic différentiel :
Il comprend les affections et intoxications causant des troubles digestifs et nerveux.
Diagnostic expérimental :
On réalisera un examen macroscopique et microscopique du contenu ruminal.
Traitement :
Il est uniquement symptomatique :
- Charbon végétal activé
- Analeptiques cardio-respiratoires : doxapram, caféine, heptaminol
- Anti-inflammatoires.
Pronostic :
Le pronostic semble réservé même après une première phase de rémission.
D’après les données du CNITV, le taux de morbidité est de 91% chez les bovins (pour
16 bovins exposés), 24% chez les ovins (pour 21 ovins exposés) et 43% chez les caprins (pour
7 caprins exposés). Le taux de mortalité atteint 44% chez les bovins et il est nul chez les
ovins et les caprins. Le taux de létalité atteint, quant à lui, 48% chez les bovins et il est nul
chez les ovins et les caprins.