Noyer royal (Juglans regia L.)
JUGLANDACEES
Photos Noyer
Bibliographie : [24, 30, 36]
Noms vernaculaires :
Noyer commun, noyer blanc, noguier, goguier, calottier, écalonnier.
Nom anglais : English walnut tree.
Description botanique :
Le noyer est un arbre atteignant 20 à 30 mètres de hauteur dont l’écorce est gris
argenté.
Les feuilles, coriaces, sont vert clair, lustrées, grandes, glabres et odorantes.
Elles sont composées de cinq à neuf folioles ovales et pennées.
Les fleurs mâles forment le chaton bien visible qui apparaît en même temps que les
feuilles. Les fleurs femelles forment des boutons terminaux.
Le fruit une drupe. L’enveloppe externe, verte, molle et non comestible (brou)
renferme la noix. Celle-ci est une coquille ridée, de 4 à 5 de diamètre, s’ouvrant par
deux valves et renfermant une graine divisée en quatre lobes comestibles.
Biotope :
Le noyer est un arbre peu exigeant mais son enracinement profond lui fait préférer
des sols riches, perméables, sablo-argileux et sans eaux stagnantes. Il est fréquemment
planté dans les jardins, les parcs et les vergers et il est cultivé pour la production de noix
dans le Dauphiné, le Périgord et le Limousin.
Période de floraison :
Le noyer fleurit en mai.
Biologie :
Le noyer royal ne produit qu’à partir de sa huitième année et donne des fruits jusqu’à
cent ans et plus. La partie comestible de la noix est appelée le cerneau, on en extrait de
l’huile. Le brou de noix fournit un colorant et une huile.
Parties toxiques de la plante :
Les feuilles, les fruits, le pollen et le bois sont toxiques.
Principes toxiques :
Le noyer contient de l’a-hydrojuglone, glucoside qui s’oxyde en juglone (ou juglandine ou
hydroxy-5 naphtoquinone-1,4) qui est un dérivé phénolique amer et âcre de naphtoquinone.
Il contient également de l’acide nuccitannique qui est un tanin complexe.
Dose toxique :
Elle n’est pas connue.
Circonstances d’intoxication :
Les appels concernant le noyer représentent 0,8% des appels de toxicologie végétale
pour les ruminants au CNITV (0,7% des appels pour les bovins, 0,6% pour les ovins et 1,5%
pour les caprins).
Graph.78. Répartition des appels concernant le noyer par espèce (données du CNITV : 30 appels)
Cette intoxication touche principalement les bovins (sur les 30 appels au CNITV
concernant le noyer, 60% impliquent cette espèce), ainsi que les caprins (27% des appels) et
enfin les ovins (13% des appels) dans une moindre mesure. Les circonstances d’intoxication ont
été peu étudiées chez les ruminants (chez les chevaux, on sait par exemple qu’elle intervient
chez les animaux en contact avec une litière à base de copeaux de noyer), cependant on peut
raisonnablement penser qu’elle a surtout lieu après ingestion, en période de disette, des noix
encore enveloppées du brou et tombées sur le sol.
Graph.79. Répartition annuelle des appels concernant le noyer (données du CNITV : 30 appels)
La majorité des appels au CNITV concernant le noyer a lieu en juillet et août, ce qui
pourrait correspondre à l’ingestion de noix tombées au sol en fin d’été lorsque l’herbe vient à
manquer.
Signes cliniques :
Si, chez les chevaux, on rapporte le plus fréquemment des troubles locomoteurs avec
fourbure et boiterie dans les cas d’intoxication par le noyer, chez les bovins, il semblerait que
l’on rencontre plutôt des signes digestifs (vraisemblablement dus à l’acide nuccitannique) :
- Signes généraux : une prostration et un décubitus sont rapportés dans 10% des cas
au CNITV, une hypothermie est rapportée dans 13,3% des cas
- Signes digestifs : une diarrhée est rapportée dans 13,3% des cas au CNITV.
Graph.80. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le noyer (n=30)
Remarque : L’intoxication par le noyer noir (Juglans nigra) est régulièrement décrite
aux Etats-Unis et se traduit par des troubles neurologiques et cutanés.
Evolution :
Elle est en général favorable même si une mort subite est rapportée dans 13,3% des
cas au CNITV.
Lésions :
Elles sont non spécifiques (une entérite est notée dans 10% des cas au CNITV).
Diagnostic différentiel :
Il comprend les entérites infectieuses, parasitaires, d’origine toxique, voire tumorale.
Diagnostic expérimental :
On peut procéder à un examen macroscopique et microscopique du contenu ruminal.
Traitement :
Il est uniquement symptomatique (pansements digestifs, perfusion, diurétique :
furosémide).
Pronostic :
D’après les données du CNITV, le taux de morbidité est de 70% chez les bovins (pour
74 bovins exposés), 58% chez les ovins (pour 20 ovins exposés) et 75% chez les caprins (pour
12 caprins exposés). Le taux de mortalité atteint 9% chez les bovins, 43% chez les ovins et
33% chez les caprins. Le taux de létalité atteint, quant à lui, 14% chez les bovins, 74% chez
les ovins et 44% chez les caprins.