Cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens L.)

CUPRESSACÉES
Photos cyprès

Noms vernaculaires [16, 24, 27, 33] :
  Cyprès d’Italie, cyprès pyramidal, cyprès femelle.
  Nom anglais : evergreen cypress.


Description botanique [16, 24, 27, 36] :
  Le cyprès est un conifère atteignant 25 mètres de hauteur. A l’état sauvage, c’est
un arbre à port horizontal et à cime largement étalée alors qu’en ornementation, on le trouve
plutôt sous forme de colonne élancée.
  Les
feuilles, persistantes, sont en forme d’écailles superposées les unes sur les autres
sur les rameaux.
  Les inflorescences sont terminales.
  Les
cônes femelles sont des cônes pistillés globuleux atteignant 1 cm de diamètre et
constitués d’écailles pentagonales lignifiées contenant de nombreuses graines ailées (ces
cônes femelles constituent les fruits du cyprès également appelés galbules ou noix de cyprès).
Les cônes mâles sont staminés, minuscules et ovoïdes.


Biotope [24, 27, 36] :
  Le cyprès surtout employé pour l’ornement des jardins ou des cimetières mais on peut
également le rencontrer en forêt.

Période de floraison [24] :
  Le cyprès fleurit d’avril à juin.

Parties toxiques de la plante [16] :
  Toutes les parties de l’arbre sont toxiques, aussi bien les feuilles que les cônes ou
même le bois.

Principes toxiques [16, 24, 27, 33] :
  Tous les arbres de la famille des Cupressacées (sauf le cyprès de Lawson, seul
représentant non toxique de cette famille) contiennent des monoterpènes et des
sesquiterpènes (essence jaunâtre contenant du d-camphène, du d-a-pinène, du d-sylvestrène,
du l-cadinène, du a-terpinol, du terpinol 4-cédrol) qui ont des propriétés neurotoxiques.
On retrouve aussi une forte teneur en tanins dans les fruits.

Dose toxique [24, 27, 33] :
  La dose toxique est mal connue. La dose létale pour les bovins serait de 5 à 8
morceaux de branches pour 500 grammes de contenu ruminal.


Circonstances d’intoxication [16,24,27,33,36] :
  Les appels concernant le cyprès représentent 1,2% des appels de toxicologie végétale
pour les ruminants au CNITV (1,1% des appels pour les bovins, 1,4% pour les ovins, 1,5% pour
les caprins).


Graph.31. Répartition des appels concernant le cyprès par espèce (données du CNITV : 46 appels)


  Cette intoxication concerne principalement les bovins ainsi que les ovins et les caprins
dans une moindre mesure (sur les 46 appels au CNITV concernant le cyprès chez les
ruminants, 63% impliquent des bovins et respectivement 20% et 14% impliquent les ovins et
les caprins).
  Les intoxications dues à l’ingestion de la plante fraîche sont rares car le cyprès n’est
pas appétent pour les animaux (le bois dégage une odeur désagréable de térébenthine).
Elles surviennent parfois par ingestion de rameaux coupés (en particulier après distribution des
déchets de taille des arbres d’ornement).


Graph.32. Répartition annuelle des appels concernant le cyprès (données du CNITV : 46 appels)


  Les appels concernant le cyprès sont répartis sur toute l’année.

Signes cliniques [24, 27, 33] :
  On peut observer :
- Des signes généraux : agitation, excitation, puis dépression
- Des signes nerveux : tremblements puis somnolence voire coma.


Graph.33. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le cyprès (n=46)


  Les signes cliniques rapportés lors des appels au CNITV concernant le cyprès sont
variés. On note des signes généraux tels que de la prostration ou un décubitus dans 8,7% des
cas. Contrairement aux données de la bibliographie, des signes digestifs sont plus
fréquemment rapportés que des signes nerveux (anorexie et diarrhée dans 6,5% des cas,
ataxie dans 6,5% des cas). Ces données sont toutefois à évaluer avec circonspection car la
majorité des appels concernant le thuya se rapporte à des cas peu probables ou improbables
d’intoxication par cette plante (54% des appels) et de nombreux appels (35%) sont des
demandes de renseignements sur la toxicité du cyprès.


Evolution [24, 27] :
  L’évolution peut se faire vers la mort. Ce sont des cas de mort subite qui sont
le plus fréquemment rapportés au CNITV (10,9% des cas).

Lésions [24, 27] :
  Les lésions sont non spécifiques et peu marquées. La présence d’une entérite
est rapportée dans 6,5% des cas au CNITV.

Diagnostic différentiel [27] :
  Il prendra en compte les affections ou intoxications responsables de troubles nerveux
chez les ruminants.


Diagnostic expérimental [27] :
  Il consiste en l’examen macroscopique ou microscopique des fragments végétaux
contenus dans le rumen.

Traitement [24, 27, 33] :
  On peut réaliser une ruminotomie d’urgence avant apparition des symptômes.
  Le traitement médical est illusoire :
- Laxatifs
- Purgatifs salins : sulfate de soude
- Analeptiques cardio-respiratoires : heptaminol (10 mg/kg IM ou IV), atropine (0,1 mg/kg IV)
- Xylazine si besoin.

Pronostic [24] :
  Le pronostic est très sombre.
  D’après les données du CNITV, le taux de morbidité est de 38% chez les bovins (pour
96 bovins exposés), 14% chez les ovins (pour 43 ovins exposés) et 76% chez les caprins (pour
26 caprins exposés). Le taux de mortalité atteint 22% chez les bovins, 9% chez les ovins et
46% chez les caprins. Le taux de létalité atteint, quant à lui, 58% chez les bovins, 67% chez
les ovins et 60% chez les caprins.