Lierre grimpant (Hedera helix L.)

ARALIACEES
Photos Lierre

Bibliographie : [2, 11, 16, 18, 24, 36]
Noms vernaculaires :
  Lierre à cautère, lierre des poètes, lierret, hierre, herbe de Saint-Jean, herbe à cautère,
bourreau des arbres, joli bois, rampe de bois, rampe des maisons.
  Nom anglais : common ivy, ivy, english ivy.

Description botanique :
  Le lierre est une plante lianeuse, vigoureuse et ligneuse qui peut mesurer jusqu’à 3à
mètres. Elle grimpe à l’aide de crampons qui sont de courtes racines aériennes.
  Les
feuilles, persistantes, sont alternes, coriaces, luisantes et vert foncé.
Elles sont pétiolées et possèdent trois à cinq lobes sur les rameaux stériles
alors qu’elles sont entières, ovales et acuminées sur les pousses florifères.
  Les
fleurs possèdent cinq pétales jaune-verdâtre et mesurent 7 à 9 mm de diamètre.
Elles sont disposées en petites ombelles terminales assez denses et de forme
globuleuse.
  Le
fruit est une drupe d’abord verte puis ensuite marron et enfin noire à maturité (de
mars à mai). Chaque baie renferme trois à cinq graines brunâtres de
consistance spongieuse.

Biotope
:
  Le lierre est une plante commune dans toute la France jusqu’à 1200 mètres d’altitude.
On le trouve sur des arbres (en particulier les chênes, les hêtres, etc.), des
rochers, de vieux murs, des bâtiments, des haies, souvent lorsque l’ombrage est dense.
  Il rampe parfois aussi sur le sol.

Période de floraison :
  Le lierre fleurit de septembre à novembre.

Biologie :
  Contrairement à ce que l’on pense souvent, le lierre n’est pas une plante parasite mais
se fixe simplement sur des supports (à l’aide de racines aériennes munies de ventouses) pour
aller vers la lumière.
  Ses fruits peuvent être consommés impunément par les oiseaux mais sont toxiques
pour les Mammifères (dont l’homme).

Parties toxiques de la plante :
  Ce sont les baies et les feuilles qui sont toxiques.

Principes toxiques :
  Les baies et les feuilles contiennent :
- De l’hédérine (ou hédéroside), un saponoside aux propriétés hémolytiques,
vasoconstrictrices et antispasmodiques
- Des tanins : acide hédératannique.
  Par ailleurs, le lierre est responsable chez l’homme de dermatite de contact due à la
présence de falcarinol et de didéhydrofalcarinol dans ses feuilles et ses tiges.

Dose toxique :
  La dose toxique n’est pas connue.

Circonstances d’intoxication :
  Les appels concernant le lierre représentent 1% des appels de toxicologie végétale
pour les ruminants au CNITV (0,6% des appels pour les bovins, 2,2% pour les ovins et 1,9%
pour les caprins).


Graph.66. Répartition des appels concernant le lierre par espèce (données du CNITV : 38 appels)

  Cette intoxication concerne aussi bien les bovins que les ovins et les caprins (sur les 38
appels concernant le lierre grimpant chez les ruminants, 40% impliquent les bovins, 35% les
ovins et 25% les caprins).
  C’est une intoxication peu fréquente car la texture, la dureté et le goût amère des
baies sont plutôt dissuasifs [2,11,16].


Graph.67. Répartition annuelle des appels concernant le lierre (données du CNITV : 38 appels)

  La majorité des appels sont répartis de décembre à février soit juste après la période
de floraison de la plante et pendant la croissance de ces baies.

Signes cliniques :
  On observe :
- Des signes généraux : hypothermie, excitation
- Des signes digestifs : coliques, diarrhée
- Des signes cardio-vasculaires : bradycardie, hypotension
- Des signes respiratoires : dyspnée
- Des signes nerveux : ataxie, parfois convulsions puis coma.


Graph.68. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le lierre (n=38)

  Les signes les plus fréquemment rapportés lors des appels au CNITV concernant le
lierre sont des signes digestifs avec du météorisme (15,8% des cas), de la diarrhée (13,2%
des cas), et de l’hypersalivation (10,5% des cas). Une ataxie et un décubitus sont également
fréquemment rapportés (dans respectivement 13,2 et 10,5% des cas).

Evolution :
  Les cas mortels sont rares, cependant, des cas de mort subite sont rapportés au
CNITV dans 10,5% des cas [2].

Lésions :
  On peut observer des lésions de gastro-entérite.

Diagnostic différentiel :
  Il se fera avec les autres affections et intoxications responsables de troubles
digestifs voire nerveux.

Diagnostic expérimental :
  On peut procéder à l’identification macroscopique ou microscopique des débris
végétaux contenus dans le rumen (les feuilles du lierre, coriaces, transitent lentement).

Traitement :
  On peut éventuellement proposer une ruminotomie d’urgence.
Le traitement médical comprend :
- Des pansements digestifs
- Des analeptiques cardiaques : caféine, heptaminol
- Du nursing : garder l’animal au chaud.

Pronostic :
  Le pronostic est réservé.
  D’après les données du CNITV, le taux de morbidité atteint 34% chez les bovins (sur
102 bovins exposés), 44% chez les ovins (sur 136 ovins exposés) et 38% chez les caprins (sur
38 caprins exposés). Le taux de mortalité s’élève à 19% chez les bovins, 27% chez les ovins et
18% chez les caprins. Le taux de létalité atteint quant à lui 57% chez les bovins, 62% chez les
ovins et 48% chez les caprins.

Bibliographie : [2, 11, 16, 18, 24, 36]