Houx à feuilles épineuses (Ilex aquifolium L.)

AQUIFOLIACEES
Photos Houx
Bibliographie : [
2, 6, 16, 24, 27, 33, 36]
Noms vernaculaires :
  Grand houx, houx épineux, houx commun, houx d’Europe, houx anglais, houx de Noël.
  Nom anglais : holly.

Description botanique :
  Le houx est un petit arbre atteignant 1 à 15 m de hauteur.
  Les
feuilles, persistantes, sont coriaces, épineuses, luisantes et vert foncé. La forme des feuilles
est extrêmement variable selon la localisation et l’âge de la plante, mais les feuilles supérieures sont en général ovales,
entières et sans épines.
  Le houx est une plante dioïque dont les fleurs sont petites et possèdent quatre ou cinq
pétales d’un blanc crémeux.
  Les
fruits sont des baies charnues, d’abord vertes puis rouges à maturité, qui
contiennent de nombreuses graines et qui persistent tout l’hiver sur les rameaux.

Biotope :
  On rencontre cet arbre partout en France mais il est plus rare dans le sud-est et
manque localement dans le nord-est. Il peuple les forêts jusqu’à 2000 m d’altitude et
aime les sols acides pauvres en nutriments et non calcaires [16,36]. Il est également planté
dans les jardins, isolé ou en haie.

Période de floraison :
  Le houx fleurit en mai et juin.

Biologie :
  Grâce à son feuillage persistant, il peut assurer la synthèse chlorophyllienne tout
l’hiver. Ses épines le protègent de la consommation par le grand gibier. Les baies ne
sont pas toxiques pour les oiseaux.

Parties toxiques de la plante :
  La toxicité du houx n’est pas encore définitivement établie. Les parties toxiques
seraient les feuilles et les baies.

Principes toxiques :
  Le houx contient des saponines irritantes telles que l’ilicine dans ses feuilles. Les feuilles
contiennent également de l’ilixanthine et des tanins alors que les baies contiennent des substances émétiques et
purgatives. Par contre, il ne contiendrait pas d’hétérosides cyanogénétiques ou cardiotoniques à des doses toxiques
comme il avait été décrit dans certaines publications.

Dose toxique :
  La dose toxique n’est pas connue précisément. Elle serait de 250 grammes de
racine pour un bovin adulte.

Circonstances d’intoxication :
  Les appels concernant le houx représentent 0,3% des appels de toxicologie végétale
pour les ruminants au CNITV (0,3% des appels pour les bovins, 0,3% pour les ovins et 0,4%
pour les caprins). Il s’agit donc d’une intoxication plutôt rare.


Graph.55. Répartition des appels concernant le houx par espèce (données du CNITV : 13 appels)

  Sur les 13 appels au CNITV concernant le houx chez les ruminants, 70% impliquent les
bovins et seulement 15% impliquent les ovins ou les caprins.
Les ruminants s’intoxiquent par consommation des rameaux sur pied le plus souvent.


Graph.56. Répartition annuelle des appels concernant le houx (données du CNITV : 13 appels)

  Les appels au CNITV sont globalement répartis sur l’année avec un maximum au mois de
décembre (qui s’explique difficilement si ce n’est pas l’usage décoratif des rameaux de houx à
cette période).

Signes cliniques :
  Les signes observés sont le plus souvent imputables à des blessures digestives causées
par l’action mécanique des feuilles ou à une obstruction oesophagienne due à ces mêmes
feuilles. On peut observer de la diarrhée ou des coliques suite à l’ingestion de feuilles
et/ou de baies.
  En cas d’ingestion de très grandes quantités de feuilles ou de baies, les animaux
peuvent présenter des troubles nerveux tels qu’une torpeur suivie d’un coma et de la mort de
l’animal.
  Lors des appels au CNITV concernant le houx, de nombreux signes cliniques sont
rapportés. On cite le plus fréquemment un décubitus (15,4% des cas). Il faut néanmoins noter
qu’aucun de ces appels ne concerne une intoxication certaine ou probable, rendant
l’interprétation des signes cliniques rapportés délicate.

Evolution :
  L’évolution est en général favorable en 24 heures.

Lésions :
  Les lésions sont non spécifiques, on peut noter une gastro-entérite.

Diagnostic différentiel :
  Il prendra en compte les autres intoxications responsables de troubles digestifs
mineurs (telles que l’intoxication par le lierre grimpant) ainsi que les affections responsables
de diarrhée.

Diagnostic expérimental :
  Il consiste en l’examen macroscopique ou microscopique des débris végétaux recueillis
dans le contenu ruminal.

Traitement :
  Il est symptomatique :
- Charbon végétal activé, pansements gastro-intestinaux
- Perfusion
- Anti-inflammatoires.

Pronostic :
  Le pronostic est bon.
  D’après les données du CNITV, le taux de morbidité atteint 83% chez les bovins (sur
20 bovins exposés), 100% chez les ovins (sur 1 ovins exposés) et 10% chez les caprins (sur 11
caprins exposés). Le taux de mortalité s’élève à 15% chez les bovins, il est nul chez les ovins
et les caprins. Le taux de létalité atteint quant à lui 19% chez les bovins, il est nul chez les
ovins et les caprins.

Bibliographie : [2, 6, 16, 24, 27, 33, 36]