Sureau noir (Sambucus nigra L.)
CAPRIFOLIACEES
Voir Plantes cyanogénétiques, Glycérie aquatique, Laurier cerise et Sorgho
Photos Sureau noir
Bibliographie : [2, 16, 24, 30, 31, 36]
Noms vernaculaires :
Sureau, susier, suseau, hautbois.
Nom anglais : Red berry elder, elderberry, elder.
Description botanique :
Le sureau noir [photo] est un petit arbre atteignant 2 à 10 mètres de hauteur, dont les
rameaux sont gris, ligneux, verruqueux et remplis d’une moelle blanche.
Les feuilles [photo], opposées, sont composées de multiples folioles dentées. Elles sont
d’un vert brillant sur leur face supérieure et plus claires sur leur face inférieure. Elles
répandent une odeur forte lorsqu’on les froisse.
Les petites fleurs blanc-crème [photo] sont réunies en corymbe plan.
Les fruits sont des baies vertes puis noires pendant au niveau de pédicelles rougeâtres
et apparaissant en septembre.
Biotope :
Le sureau se rencontre dans toute la France mais est rare dans le midi méditerranéen
et les Alpes. Il peuple les bois frais, les broussailles, les décombres et les terrains
vagues. Il affectionne les sols riches et humides.
Période de floraison :
Le sureau fleurit de mai à juillet.
Parties toxiques de la plante :
Les feuilles fraîches, les baies avant cuisson, les fleurs, l’écorce et les racines sont
toxiques.
Principes toxiques :
Le sureau contient de la sambunigrine (ou sambunigroside) qui est un hétéroside
cyanogénétique s’hydrolysant en HCN (qui s’évapore lors de la cuisson). Les
feuilles du sureau noir renferment 3 à 17 mg d’HCN/100 grammes alors que les fruits en
contiennent moins de 3 mg/100 g.
Si la consommation des fruits après cuisson ne comporte pas de danger (ils sont
d’ailleurs utilisés pour faire de la confiture), il n’en va pas de même de leur ingestion à l’état
frais, ainsi, leur consommation alors qu’ils sont encore verts serait à l’origine de troubles
digestifs.
Dose toxique :
La dose toxique n’est pas connue.
Circonstances d’intoxication :
Les appels concernant le sureau représentent 0,6% des appels de toxicologie végétale
au CNITV pour les ruminants (0,3% des appels pour les bovins, 1,4% pour les ovins et 1,1%
pour les caprins).
Graph.108. Répartition des appels concernant le sureau par espèce (données du CNITV : 23 appels)
Sur les 23 appels au CNITV concernant le sureau chez les ruminants, 37% impliquent
les bovins, 38% les ovins et 25% les caprins.
Les feuilles du sureau noir sont rarement consommées par les ruminants en raison de
leur odeur et de leur goût déplaisants, excepté en période de disette.
Graph.109. Répartition annuelle des appels concernant le sureau (données du CNITV : 23 appels)
Les appels au CNITV concernant le sureau sont répartis de mars à novembre, avec un
maximum en juin et en juillet lorsque les baies vertes commencent à apparaître.
Signes cliniques :
Le tableau clinique n’est pas caractéristique de l’intoxication par les plantes
cyanogénétiques et on observe majoritairement des troubles digestifs :
- Signes digestifs : coliques, diarrhée profuse
- Signes cardio-vasculaires : tachycardie
- Signes respiratoires : tachypnée.
Les appels au CNITV concernant le sureau dévoilent effectivement un tableau clinique
comportant essentiellement des troubles digestifs avec de la diarrhée plus ou moins
hémorragique dans 34,7% des cas, du météorisme dans 17,4% des cas et de l’anorexie dans
13% des cas. On signale également de la prostration dans 21,7% des cas.
Graph.110. Signes cliniques et lésions rapportés lors des appels au CNITV concernant le sureau (n=23)
Lésions :
Les lésions ne sont pas spécifiques (gastro-entérite).
Diagnostic différentiel :
Il comprend les affections et intoxications causant des signes digestifs marqués.
Diagnostic expérimental :
Il consiste en l’examen macroscopique et microscopique du contenu ruminal. Le dosage de l’acide
cyanhydrique, théoriquement possible, est rarement pratiqué car il nécessite une congélation rapide
de l’échantillon pour être interprétable.
Traitement :
Il est uniquement symptomatique :
- Charbon végétal activé
- Perfusion
- Purgatif salin
- Pansements digestifs
- Analeptiques respiratoires : doxapram
- Diète hydrique.
Lorsque les signes cliniques observés sont évocateurs d’une intoxication par l’acide
cyanhydrique, le traitement est celui de l’intoxication par les plantes cyanogénétiques.
Pronostic :
Le pronostic est bon. D’après les données du CNITV, le taux de morbidité est de
47% chez les bovins (pour 68 bovins exposés), 25% chez les ovins (pour 28 ovins exposés) et
60% chez les caprins (pour 10 caprins exposés). Le taux de mortalité atteint 13% chez les
bovins, 11% chez les ovins et 10% chez les caprins. Le taux de létalité atteint, quant à lui, 28%
chez les bovins, 43% chez les ovins et 17% chez les caprins.